Zone Activité Dominicale de l’opposition au GPSO
Tandis que la vérité éclate sur l’inutilité des Aménagements Ferroviaires au Sud de Bordeaux (AFSB) prévus pour raccorder une Ligne à Grande Vitesse (LGV) sur la commune voisine de Saint-Médard d’Eyrans, ils et elles ouvrent alors la bien nommée Zone d’Activité Dominicale !
Ateliers jardinage ou laine, barbecue et bonne humeur, les activités dominicales sont par essence des temps de rencontre, d’échange et de détente... Et il y en a besoin au regard de ce qu’imposerait un projet ferroviaire obsolète, vieux de plus de 30 ans, en complet décalage avec les enjeux actuels de mobilité et de sobriété du territoire.
Le nouveau ministre délégué aux transports, Patrice Vergriete, se pose d’ailleurs aussi des questions le 28 février dernier sur France Inter : « Concrètement, est-ce qu’on privilégie le développement des TGV où est qu’on privilégie le développement des villes moyennes et des petites villes ? »* .
Le GPSO, c’est en effet un budget estimé à 14 Milliards avant le début de la guerre en Ukraine, dont l’actualisation se fait attendre tandis que le coût des matériaux et des énergies s’envolent. C’est aussi 1 Milliard estimé pour les AFSB, comme ici à Cadaujac avec une troisième et une quatrième voie en projet en pleine zone habitée… 1 Milliard entre autre pour détruire et refaire à zéro les gares de Bègles, Villenave d’Ornon, Saint-Médard d’Eyrans et Beautiran. Quel gâchis !
Pourtant après étude des graphiques de circulation présentés par SNCF Réseau, l’association Transcub, reconnue d’utilité publique par les collectifs, a démontré la totale inutilité de ces travaux et propose une alternative : ils révélent notamment que les lignes existantes peuvent absorber l’augmentation du trafic prévu à l’enquête publique. Le pôle parlementaire des élu.es de la Gironde, de toutes étiquettes politiques, sénateurs.trices, députés et maires ont ainsi demandé un moratoire immédiat sur ces aménagements.
Contre les LGV du Sud-Ouest : nous réaffirmons haut et fort notre opposition à ce chantier écocide, inutile et ruineux
L’occasion de rappeler que notre légitimité dans ce combat, le GPSO ayant été refusé massivement par les populations et les commissaires enquêteurs désignés par l’État lors de l’enquête publique en 2014. Des recours concernant la prolongation de l’Utilité Publique et le plan de financement sont en ce moment à l’étude par le tribunal administratif.
Rappelons aussi que ce chantier n’a rien de vert. Il n’est pas écologique de détruire 4800 hectares de champs, de forêts, de zones humides et de réserves de biodiversité. Il n’est pas écologique de réaliser un chantier quilibère des millions de tonnes de CO2, un chantier qui nécessite des quantités de matériaux tels qu’il faut pour assurer son approvisionnement ouvrir ou étendre des carrières dans le Sud-Ouest, ce que montrent récemment les scenarios d’approvisionnement publiés par la DREAL dans le cadre du Schéma Régional des Carrières de Nouvelle-Aquitaine. Sans compter la consommation d’énergie supplémentaire que suppose le passage de trains à 320km/h : des besoins pharaoniques en temps de sobriété !
Dans le même temps, chaque jour, sur les ligne à Langon, La Réole, Marmande ou Agen, les usagers.ères des transports en TER galèrent avec des trains annulés ou retardés : imaginons 10 ans de travaux en zone urbaine et périurbaine avec les aléas que cela cause ! Ce n’est pas avec ce genre de projets que les girondin.es vont pouvoir lâcher leur voiture pour aller au travail. La rocade bordelaise et tous les axes secondaires ne sont pas prêts de se désengorger...
A l’heure où il manque de l’argent dans le milieu hospitalier, dans l’éducation, que les collectivités cherchent des économies pour payer leurs factures, que le monde agricole est en détresse, comment expliquer une dépense de 166 millions par minute gagnée sur des trajets exceptionnels en TGV ?
Nous encourageons l’ensemble des citoyens à rejoindre les collectifs locaux contre le GPSO pour s’opposer sur le terrain et créer leur Zone d’Activité Dominicale. Il n’est pas trop tard pour agir et pour revenir à la raison, c’est même le contraire, c’est le bon moment !
C’est bientôt le printemps, semons les graines sur les territoires, LES LGV, C’EST PAS FAIT !
Contacts presse : contact@lgvnonmerci.fr
*Interview du Ministre délégué au Transport sur France Inter le mercredi 28 février, 7h50 (extrait) :
« Patrice Vergriete vous souhaitez une grande convention citoyenne sur la mobilité et les transports, pourquoi ? »
- "Je trouve qu’il y a beaucoup de questions qui se posent sur la mobilité, sur des points essentiels. Comment on va faire évoluer les autoroutes demain ? Quand on paiera le péage demain à quoi ça doit servir ? Est-ce qu’une partie doit aller financer le réseau ferroviaire pour développer le train ? Est-ce que finalement demain quand on va payer le péage, celui qui va travailler doit payer le même prix que celui qui part en vacances ? Est-ce qu’on doit continuer à développer les trains à grande vitesse pour développer les métropoles ou est-ce qu’on doit mettre le paquet sur les villes moyennes, le lien avec les villes moyennes les petites villes ? Toutes ces questions sont des débats de société à l’échelle nationale. C’est pas du travail fin de terrain au niveau local c’est un grand débat de société et de **justice**.
Et je trouve que toutes ces questions qui ont été un peu abordées pendant la convention citoyenne pour le climat, mais de manière très générale un peu « Y’a qu’à, faut qu’on », essayons de rentrer un peu plus dans le détail sur les mobilités
et si on allait justement poser ces questions et trancher ces questions au niveau national."
Sur le manque de résultats des conventions citoyennes pour le climat et de celle sur la fin de vie, question suivante :
« Vous ne pensez pas que les français sont un peu échaudés, vous ne pensez pas qu’il y a un effet déceptif de ces conventions citoyennes ? »
« Mais précisément non. Quand vous regardez les mesures de la convention citoyenne pour le climat, je reste sur les mobilités, les mesures proposées ne sont pas financées, elles sont du »il faut que", parce qu’on est resté sur un sujet
extrêmement large et qu’on n’est pas allé au bout de la question. Moi justement je propose d’aller au bout du débat national. Les questions que je vous ai posées ce n’est pas « qu’est-ce qu’on fait pour le climat ? » c’est concrètement est-ce qu’on privilégie le développement des TGV ou est-ce qu’on privilégie le développement des villes moyennes et des petites villes ? Là la réponse elle est simple, et c’est une question de débat de société."