On associe (trop) souvent la protection sociale et le développement de la production de soins à l’intervention étatique. L’État social est donc en général perçu comme un outil protecteur, redistributeur des ressources et destiné à contrer les inégalités générées par le Capital. L’enjeu du livre est, a contrario, d’en finir avec cette confusion courante. Nicolas Da Silva distingue dans son ouvrage deux logiques antagoniques qui selon lui s’affrontent dans la genèse des institutions françaises de soins depuis la Révolution Française : d’une part celle de l’État social, qui fait de la protection sociale un instrument de contrôle de la population, et d’autre part, celle de la Sociale, fondée sur l’autogouvernement du système de santé par les intéressés eux-mêmes. Pour l’auteur, l’État-social, loin d’être la force de progrès à laquelle il est souvent identifié, se fait le soutien acharné du Capital contre l’auto-organisation des travailleurs.

Modération : Tristan VELARDO

Enseignant à Sciences Po Bordeaux, agrégé de sciences économiques et sociales et docteur en sciences économiques. Ses recherches portent principalement sur l’histoire de la pensée économique et sur la philosophie économique.

Rencontre organisée par ATTAC33

Infos pratiques
Mardi 30 mai 2023
Démarrage de la rencontre à 20h - Entrée libre
Zig-Zag café, 73 Cours de l’Argonne à Bordeaux
TRAM : B (arrêt Saint-Nicolas)