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Récit vidéo de la manif nocturne et deter du 14 avril


Une fois la décision du Conseil Consitutionnel annoncée, des centaines de manifestant.e.s se sont retrouvé.e.s dans les rues de Bordeaux pour exprimer leur colère.

Le rendez-vous avait tourné. 19h place de la Victoire à l’appel de Sud Solidaires. Des centaines de personnes s’y présentent, quelques instants à peine après avoir eu connaissance de la décision (attendue) du Conseil Constitutionnel.

Le parcours est déposé jusqu’à la place Gambetta donc le cortège prend la direction du cours Aristide Briand. Très rapidement l’ambiance devient électrique. Systématiquement les vitres des pubs et des banques tombent, les poubelles sont renversées pour servir de petites barricades sur les rues perpendiculaires, les murs sont recouverts de tags avec toute l’imagination qu’on connaît à Bordeaux ces dernières semaines.

Lorsque les flics tentent une apparition proche du Palais de Justice, ils se font tenir à distance par des jets de bouteilles, des poubelles lancées en leur direction et par une hostilité clairement générale. Pendant ce temps la sono accompagne la parole aux actes en scandant : « On est deter, véner et révolutionnaire ».

Quand une voiture de la Bac fonce à toute vitesse proche de la manif, probablement pour aller au comico central, elle se prend une barrière de chantier qui enfonce son pare-chocs, pour le plus grand plaisir des gens qui y assistent.

Une fois arrivée place Gambetta, Sud annonce la fin du parcours déclaré et aussitôt, l’immense majorité du cortège fait demi tour et reprend la rue en manif sauvage.

Les feux à peine éteints par les pompiers sont alors rallumés et amplifiés. Les pubs oubliées à l’aller, finissent par tomber et lorsque des fourgons de police passent à toute vitesse devant le cortège en direction de la victoire, les manifestant.e.s chargent et les fourgons essuient quelques pierres et barrières de chantier dans les pare-brises. Rarement en sauvage à Bordeaux les flics, pourtant en nombre, se sont vus à ce point là bolosser. Des chants, des rires, des feux d’artifices illuminent ce cortège joyeux et deter.

Quelques gazages massifs, proche de la Bourse du Travail (qui encore une fois, durant un mouvement, n’a pas servi de point stratégique pour la lutte), ont séparé le cortège en plusieurs groupes.

Mais la détermination est importante et les gens, même peu protégés contre les gazs, choisissent de passer ensemble et de continuer vers la place de la Victoire. Dès lors, l’envie est de prendre la rue Sainte Cath.

L’ambiance est chaude et les gens motivés, un feu contre une banque est allumé mais la police va couper la route obligeant les manifestant.e.s à rejoindre le quartier Saint Michel. La Bac commence à se montrer présente et rue du Mirail est le théâtre des derniers affrontements, projectiles et feux d’artifices, renvois de palets de lacrymo contre beaucoup beaucoup de gazs de leur part.

Malgré beaucoup de rues traversées dans les gazs en se tenant ensemble, seuls quelques petits groupes de manifestant.e.s vont continuer leur marche, se croisant dans les rues humides de Bordeaux.
La soirée a eu de quoi mettre des étoiles dans les yeux et ouvrir l’appétit de beaucoup de monde, on attend les prochaines dates ou se retrouver, la date de 1er mai en tête...

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