Infos locales Travail - Précariat

Récit de la manif du 13 avril


Une rocade en feu, une manif joyeuse sous la pluie, des services d’ordre de syndicats qui marchent vers la défaite, des gens qui restent deter et mobilisés, des vitrines qui sautent, retour sur la journée du 13 avril.

La journée a commencé bien tôt pour certain.e.s. La rocade de Bordeaux s’est vue bloquée dans un sens alors que la nuit était toujours présente. Un feu immense a inauguré cette journée de lutte.

Malgré le temps pluvieux de nombreuses personnes se sont rassemblées à 12h, place de la Bourse, pour une nouvelle manifestation contre la réforme des retraites.

Les dockers et les énergeticien.ne.s étaient particulièrement en nombre et faisaient du bruit pour se faire entendre.

 

Le cortège féministe aussi était bien représentée, chantant en force : « on va brûler Darmanin et tous ses petits copains... »

Mais aujourd’hui, les services d’ordre des syndicats ont cherché, plus que d’habitude, à faire le travail de la police, à canalyser la colère légitime des manifestant.e.s.
Dès le début de la manifestation, le service d’ordre de la CGT a cherché à encadrer le cortège étudiant.e.s, jeunes et deters : telle banderole de l’UNEF devant, telle banderole derrière.... Rebelotte place Tourny, alors que quelques personnes bloquent la route et le tram dans l’épicentre de la bourgeoisie bordelaise, le SO de la CFDT se détache de leur cortège pour empêcher la mise à feu de la barricade. Même chose quelques minutes plus tard devant la Banque de France, cible symbolique évidente sur le parcours, où les poubelles qui brûlaient devant la porte sous les applaudissements du cortège sont éteintes et dégagées par ce même SO. L’ordre et c’est tout. Même la préfecture de Gironde souligne leur action dans son communiqué de la journée, c’est tout dire...

Si marcher poliment sous la pluie pouvait servir à faire reculer le gouvernement, ça se saurait. On dirait que certain.e.s aiment perdre depuis des décennies. Le gouvernement et toute autre forme de pouvoir hégémonique ne respecte pas les gens encore moins celles et ceux qui manifestent, pourquoi dégueuler sa haine contre les personnes qui en prennent acte ? Rien ne changera si l’on pacifie les mouvements, l’histoire des luttes nous l’apprend depuis longtemps.

Mais ce comportement de flics ne suffit pas à réduire au silence une colère qui s’exprime depuis des semaines à Bordeaux. Les rues se retrouvent une nouvelle fois décorées de mille poésies dont voici certains exemples.

Des vitrines de banques et de pub sautent au fur et à mesure que le cortège avance.

Des feux de poubelles sont allumés pour bloquer le tram et ralentir la police.

Les flics en nombre vont gazer en force la sauvage qui continue de la place le Bourse.

Fébriles et face au répondant, ils vont même réussir à se tirer eux-mêmes dessus

Le cortège se dispersera petit à petit sur les quais pendant que les flics continueront à bloquer le pont de pierre pendant quelques heures. A priori aucune interpellation à signaler.

À lire aussi