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Compte rendu de la mobilisation contre l’A69


Contre l’A69, plus de 10.000 personnes à Saïx manifestent joyeusement, montent une ZAD sur le chantier et envahissent les sites de bétonneurs.

Dans le Tarn, c’est aujourd’hui plus de 10.000 personnes qui se sont à nouveau retrouvées contre l’A69. De nombreux habitant.es, le monde paysan, les scientifiques, les naturalistes... se sont réunis pour une manifestation populaire et festive à Saïx !

Réparti.es en 6 cortèges, les manifestant.es ont multiplié les actions : notamment en installant une ZAD sur une maison de maître expropriée par le concessionnaire à la Cremade, en bloquant la RN126 pour y mettre un faux péage à 17 euros - le prix d’un aller-retour sur la future A69 -, et en investissant les sites des entreprises Carayon et Bardou impliquées dans le bétonnage des terres du Tarn.

Cette mobilisation a eu lieu à l’appel de la Voie est Libre, d’Extinction Rebellion, du GNSA, de la Confédération paysanne, du GLAM et des Soulèvements de la Terre, après une longue suite d’oppositions populaires et massives à l’A69. Ce sont en effet des grèves de la faim, le projet de territoire alternatif « Une autre voie », 90% des 6266 avis négatifs, des campings dans les arbres, des mobilisations de plusieurs milliers de personnes, et des actions de tous types qui se sont déroulées ces derniers mois.

Un sondage IPSOS montre aujourd’hui que 61% des habitant-e-s du Tarn et de Haute-Garonne souhaitent l’arrêt de l’autoroute A69 - une preuve de plus du rejet massif de ce projet, s’ajoutant aux tribunes de 1500 scientifiques, de centain·es d’élu·es locales·aux et des 155 agriculteur·ices impacté·es par le tracé.

Les opposant·e·s ont aujourd’hui choisi de montrer l’ampleur et la diversité de la mobilisation contre l’A69, via différents cortèges nommés par les arguments absurdes déployés par les promoteurs du projet.

- Le cortège « Désenclavement », mené par les tracteurs, a investi la RN126 avec des milliers de personnes. Les manifestant·e·s ont ensuite monté un « faux péage » à 17 euros, prix d’un aller-retour sur l’A69, qui serait l’autoroute la moins fréquentée et la plus chère de France - la réservant à une « élite » et non à l’essentiel des habitant.es de la région.

- Le cortège « Valorisation du territoire » a nettoyé les alentours de plusieurs habitations expropriées, où NGE avait répandu 200 tonnes de lisier illégalement pour dissuader de s’y rendre. Les militant-e-s ont ensuite pris place dans les bâtiments, posés une charpente et aménagés les lieux pour s’implanter dans la durée. L’appel est lancé dès maintenant à renforcer l’occupation, et en cas d’expulsion à manifester à Toulouse le samedi suivant.

- Le cortège économie locale s’est séparé et un groupe est entré dans une cimenterie d’un prestataire de l’A69, Carayon, qui sera directement impliqué dans le chantier de l’A69. Ils sont entrés pour déployer une banderole géante sur le silo. Nous avons appris qu’un camion-toupie avait été incendié. Le Préfet s’est alors opportunément empressé de s’offusquer et de condamner une fois de plus la lutte, alors qu’il cautionne au quotidien les destructions colossales engendrées par les bétonneurs. Nous l’invitons à s’indigner pour les milliers d’arbres arrachés, pour les 300ha de terres agricoles saccagées, pour les dizaines de familles expropriées… une violence inouïe qui s’abat sur l’avenir ! Qui sont les responsables ?

Les collectifs ne réclament que l’apaisement depuis des mois, la suspension du chantier est indispensable pour entâmer un dialogue constructif. Le Préfet n’a eu de cesse de tendre la situation par des provocations : évacuation de grimpeurs pointés par des lanceurs de LBD pour abattre des platanes centenaires,abattage des platanes de Vendine à minuit suite à des arrêtés de chasse bidon, non respect de l’engagement de Clément Beaune de suspendre les défrichements, mascarade de réunion de concertation...

Après cette journée de mobilisation populaire et diversifiée, les organisations mobilisées appellent à maintenir la pression, soutenir l’occupation à la Crémade et empêcher par différents moyens la reprise des travaux.

Nous nous mobiliserons jusqu’à l’abandon du projet : no macadam !

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