Article issu de l’Ecole de Philosophie
Republié et augmenté sur Lundi.am
Depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre de l’année dernière, la question de la résistance palestinienne à la colonisation israélienne se pose à nouveaux frais. De quels moyens peut user une lutte de libération, et selon quel idéal ? C’est aussi l’histoire du sionisme que l’on reconsidère, idéologie qui s’est vécue comme émancipatrice, historiquement imposée par la force, avec le soutien des puissances occidentales, comme seule réponse possible à la demande d’une vie digne formulée par les juif·ves d’Europe. A la question de savoir ce qui caractérise une lutte de libération fait écho celle qui interroge ce qu’est une idéologie émancipatrice.
A l’école de philosophie nous avons élaboré à plusieurs mains, sans prétention à l’exhaustivité, cette bibliographie d’articles et de quelques films et ouvrages, de ceux qui nous ont semblé particulièrement pertinents dans leur façon de se rapporter à la situation. Nous permettant de prendre et de défendre des positions, et de forger nos armes, nous y avons trouvé des ressources pour participer à la bataille culturelle.
A propos de la guerre en cours
Nasser Abourahme, In tune with their time (en anglais, été 2024)
Cet article décrit la brutalité génocidaire d’Israël comme le signe de l’impasse dans laquelle se trouve aujourd’hui le sionisme. Acculé à radicalisé sa visée de purification ethnique, il expose les affinités entre le libéralisme tardif et le fascisme tardif. Le projet de colonisation est bloqué, la riposte d’autant plus frustrée, face à la résurgence sans fin de la résistance palestinienne. L’article souligne aussi que le pouvoir de la guerre de libération nationale anticoloniale ne réside pas dans une confrontation finale décisive, mais dans le bouleversement progressif des modalités de domination du pouvoir colonial. Il ne s’agit donc pas d’une question d’arithmétique matérielle, mais de mettre à mal la séparation et la non-réciprocité qui fondent la colonialité – Israël, en tant que pouvoir colonial, étant hanté par la possibilité d’un contact, a fortiori d’une réciprocité.
Samer Abu Hawwash, Peu nous importe désormais que quiconque nous aime (novembre 2023)
Traduction en français d’un poème écrit par ce poète né au Liban dans une famille de réfugiés palestiniens.
Adi Callai, Le soulèvement du ghetto de Gaza(octobre 2023 en anglais, avril 2024 en français)
Chercheur en philosophie militaire et juif antisioniste, l’auteur, né à Jérusalem, vit à la première personne les ruptures familiales et politiques que ses prises de position provoquent. Ce texte demande : que ferions-nous à la place des Gazaoui·es ? Et : les Palestinien·nes sont-ils des êtres humains ? Il raconte également les événements du 7 octobre et la réaction d’Israël depuis le point de vue de ce chercheur sur la philosophie militaire, en revenant notamment sur la doctrine Hannibal, sur la militarisation des discours féministes, sur la situation des otages. En prenant en compte à la fois le génocide en cours et l’impossibilité de détruire le Hamas, il finit par envisager l’issue possible de la guerre.
Adi Callai, The Gaza Ghetto Uprising (septembre 2024, en anglais avec sous-titres)
Cette vidéo développe le même propos dans une version étendue et avec des images, dont certaines datant du 7 octobre sont analysées avec brio et permettent de comprendre, images décortiquées à l’appui, ce qui s’est passé ce jour. Adi Callai analyse aussi la stratégie militaire du Hamas en regard de celle, ou plutôt de l’absence de celle d’Israël, revisitant les méthodes de contre-insurrection américaine.
Ali Rebas, « Le droit de se défendre » ou comment faire accepter un génocide, août 2024
La destruction de Gaza se déploie au nom du « droit à se défendre » d’Israël, formule qui donne aussi son blanc-seing à Tel-Aviv dans la bouche de nombre de dirigeants occidentaux. Cet article analyse la fonction de ce discours qui permet de déchaîner la dernière cruauté en toute bonne conscience, par lequel la violence illimitée se donne comme contre-violence. Il retrace l’histoire de cette logique coloniale et exterminatrice, en montrant que tous les génocidaires ont leur « 7 octobre », servant d’autorisation, voire de devoir d’exterminer. L’article dépeint aussi le génocide en cours à Gaza comme une grande expérimentation occidentale, permettant de définir les conditions sous lesquelles le racisme le plus assumé peut se déchaîner librement. Israël ayant pour fonction sauver le grand récit occidental, donnant l’occasion à l’Occident de continuer à se percevoir à travers les idées de démocratie, de civilisation, de progrès, d’innocence, tout en sauvant une partie de l’héritage raciste qui supporte le monde cloisonné qu’il incarne, l’État d’Israël apparaît comme un paradigme, permettant de légitimer, normaliser et glorifier ces pratiques gouvernementales.
Adam Shatz, Gaza, pathologies de la vengeance (octobre 2023)
Une analyse des tueries perpétrées par le Hamas à l’aune des analyses de Fanon (« Le colonisé est un persécuté qui rêve en permanence de devenir persécuteur »). Comment tenir ensemble le soutien à l’émancipation palestinienne et la condamnation des crimes de guerre du Hamas ?
Montassir Sakhi, Sortir de la guerre d’Israël (2024)
L’auteur de La révolution et le jihad (2023) propose une lecture de la guerre à Gaza comme manifestation de la fin du sionisme fondateur d’Israël aussi bien que du nationalisme à la base de la lutte anticoloniale palestinienne. Cette guerre s’inscrit ainsi dans la continuité du Printemps arabe, qui a clos la période du nationalisme anticolonial en actant la fin de la croyance en l’État national comme matrice de l’émancipation collective. D’où une autonomisation de la quête d’émancipation en Palestine, dont témoignent aussi bien les conflits récurrents opposant des Palestiniens sans organisation aux autorités d’Israël que l’absence de revendication d’une représentation politique centralisant l’action politique et la résistance armée, ou l’abandon progressif du référent national et indépendantiste depuis l’empêchement d’Oslo. « C’est bien le sentiment de la clôture des nationalismes fondateurs, et le sionisme en est un parmi d’autres, qui donne aux mouvements s’emparant en son nom du gouvernement la possibilité de produire le pire, comme à Gaza. »
L’auteur renvoie aussi dos-à-dos la guerre génocidaire d’Israël et la guerre par le terrorisme mené par le Hamas : figures d’une même guerre exterminatrice, aux puissances certes très déséquilibrées.
Et rappelle qu’aujourd’hui la politique israélienne actuelle est moins marquées par les préoccupations de la diaspora juive autour du sionisme et de la lutte contre l’antisémitisme, que par l’histoire des rapports de pouvoir dans la société étatisée israélienne. Indexer la lutte contre l’antisémitisme à la défense d’un Etat des juifs, c’est confondre une période passé, celle des premiers débats fondateurs du sionisme, avec celle d’une société israélienne confrontée à l’occupation et à l’existence politique des Palestiniens.
Catherine Hass, Faire date autrement (novembre 2023)
Décrivant Israël et le Hamas comme des jumeaux criminels, la politique de l’un armant celle de l’autre et vice-versa, l’autrice s’inscrit en faux vis-à-vis de l’injonction à camper d’un côté ou de l’autre. Si la dissymétrie confère à l’État d’Israël toute la responsabilité pour ce qui est de la volonté de paix, qualifier le 7 octobre ou de « terrorisme », ou de « résistance » revient au même : à une conception de la guerre qui anéantit toute possible d’autre chose, en détruisant toute politique. Puisque la logique qui dit « tous Israéliens/Juifs, tous coupables, tous colons » est similaire à celle qui dit « tous Palestiniens, tous coupables, tous Hamas », elle décrit le lieu où se tenir aujourd’hui : avec les Palestinien·nes et Israélien·nes en rupture avec les logiques de leurs Etats et dirigeants, qui oeuvrent à faire émerger les conditions d’une lutte politique émancipatrice véritable, comme en Afrique du sud.
L’article comprend aussi une analyse de l’absurde stratégie israélienne qui, en cherchant à défaire militairement le Hamas pour le défaire politiquement, est en fait en train de créer de nouveaux Hamas. Sa guerre ne devrait pas se définir contre, mais pour le terrorisme. Il dénonce la chimère de la sécurité israélienne, décrivant l’ensemble des assassinats de civils, bombes et couteaux, depuis des décennies, comme autant de petits suicides auto-immunes faisant aujourd’hui d’Israël un pays plus dangereux que n’importe quel autre pour les Juifs. La seule possibilité d’éliminer le Hamas serait de le défaire politiquement en opposant à sa politique une politique juste et égalitaire.
Rony Brauman et Elba Rahmouni (Médecins Sans Frontières), Le conflit israélo-palestinien (vidéo, avril 2024)
L’ancien président de MSF, fin connaisseur des terrains de guerre et des urgences humanitaires, analyse avec calme et sagesse la situation palestinienne. En considérant qu’il s’agit non seulement du plus ancien conflit en cours, mais aussi du dernier conflit colonial, faisant en outre écho en Occident à la Seconde guerre mondiale, il explique que la judéophobie n’est pas forcément pertinente pour analyser cette guerre locale devenue conflit mondial. Brauman dénonce la connivence coloniale de l’Europe avec Israël. Il interroge la place et la pertinence du droit et de l’aide humanitaires, et rappelle qu’il n’y aura pas de paix sans pression internationale, car Israël n’a aucun intérêt à la paix : celle-ci signifierait la renonciation à des territoires qu’elle convoite.
Craig Mokhiber, Lettre de démission du Haut Commissariat aux droits humains (28 octobre 2023)
L’ex-directeur du bureau new-yorkais en charge des droits de l’homme à l’ONU démissionne pour protester contre la timidité de certains éléments clés de l’ONU sur les questions relatives aux droits de l’homme des Palestinien·nes.
Didier Fassin, Une étrange défaite. Sur le consentement à l’écrasement de Gaza (septembre 2024)
Aucun massacre, ni au Soudan, ni au Congo, ni en Afghanistan, n’a fait l’objet d’un soutien aussi indéfectible de la part des gouvernement occidentaux, et d’une condamnation aussi systématique de celles et ceux qui les dénoncent, alors même que l’ampleur de la dévastation et la volonté d’effacement y sont sans commune mesure. Didier Fassin analyse la fabrication du consentement occidental à l’écrasement de Gaza, en déconstruisant les sophismes du narratif israélien et occidental : celui qui veut que l’histoire commence le 7 octobre 2023, celui qui fait de la guerre menée par Israël une guerre de riposte. L’auteur analyse aussi comment toutes les voix critiques sont discréditées, par l’accusation d’apologie du terrorisme, parfois redoublée de celle d’antisémitisme. On trouve ici une recension de ce livre.
Rima Hassan, Remettre les Palestiniens au centre du débat (octobre 2023)
Rima Hassan est l’une des rares voix palestiniennes audibles en France. Elle évoque la difficulté de faire entendre un récit palestinien sur la situation en Palestine, difficulté qui se trouve renforcée depuis les attaques du 7 octobre.
Rami Abou Jamous, Journal de bord de Gaza dans Orient XXI (depuis fin février 2024)
Depuis le 28 février 2024, Rami Abou Jamous écrit chaque semaine, depuis Rafah où il est déplacé, son journal dans Orient XXI. Journaliste à GazaPress, il raconte ce qui se vit dans et depuis l’enclave de Gaza.
Gaza Group, composé de Palestinien·nes de Gaza et en exil, publie également des posts réguliers sur Instagram.
Analyses géopolitiques
Alain Gresh, Ce que la Palestine fait au monde (mai 2024)
D’une main des bombes, de l’autre de l’aide humanitaire : voilà l’implication biface de la France à Gaza, exposant le double visage de l’Occident : une face pour les droits de l’homme et l’universalisme, l’autre pour la suprématie et la colonisation. Alain Gresh, journaliste français, montre qu’à Gaza c’est aussi une certaine idée de l’Europe et de l’Occident qui, au Nord comme au Sud, se trouve ébranlée.
Yves Russell,Les maux de la terreur(mai 2024)
Un texte précis et informé sur le terme de « terrorisme », en ce qu’il ne désigne pas une forme particulière d’idéologie politique, mais constitue une façon de délégitimer certains auteurs de violence, « islamistes », « indépendantistes », « séparatistes », tout en inversant les rôles : ce ne sont plus les groupes opprimés qui sont en lutte, mais les États, en « lutte contre le terrorisme ». Contrairement aux Etats, les « terroristes » ont-ils le choix de leur méthode ? Ce texte décortique comment la « guerre d’autodéfense contre le terrorisme » justifie un génocide graduel.
Analyses marxistes
Emilio Minassian, Gaza : une militarisation extrême de la guerre de classe en Israël-Palestine (octobre 2023)
Une analyse marxiste de la guerre actuelle en Palestine, décrite comme militarisation extrême de la guerre de classe : une négociation par la violence entre le sous-traitant gazaoui et son employeur israélien. La bande de Gaza est décrite comme un marché captif et satellite peuplé de sous-prolétaires, dirigé par la bourgeoisie comprador du Hamas. Dans cette situation, c’est moins l’exploitation d’une force de travail indigène que la gestion d’une population prolétarienne excédentaire qui est en jeu.
Il Latto Cattivo, Le point d’explosion des contradictions israéliennes (octobre 2023)
Cet article procède à une analyse matérialiste des contradictions internes à la société israélienne, mise à l’épreuve par l’offensive du Hamas. Les Palestiniens, aussi désespérée soit leur situation, bénéficient d’une forte homogénéité nationale, produite par des décennies de résistance, face à la juxtaposition d’ethnies et de clans qu’est Israël. Ces dix thèses reviennent aussi sur les accords d’Abraham, sur le rapport entre le Hamas et les Palestiniens, sur l’islamisme compris comme un avatar petit-bourgeois de la crise du nationalisme laïc socialisant.
Hicham Safieddine, Le marxisme anticolonial de Mahdi Amel(septembre 2024)
L’auteur explore les principales thèses de Mahdi Amel, communiste libanais, qui pose les jalons d’une grille d’analyse marxiste adaptée aux réalités des pays colonisés. Considérant que le colonialisme a détruit la base matérielle de la production précapitaliste, tout en bloquant l’accès à celle de l’industrialisation, Amel développe notamment le concept de « mode de production colonial », fusion des modes de production capitaliste et précapitaliste sous le régime de la conquête coloniale. Le manque de différenciation des classes caractérise aussi les sociétés colonisées, ce qui ne signifie pas que la lutte des classes soit absente du cadre colonial, mais qu’elle est dirigée contre une structure de dépendance et de domination plutôt que contre une autre classe sociale. Amel analyse aussi le rôle de l’islam dans la pensée révolutionnaire arabe, distinguant entre un islam qui prête allégeance au pouvoir et un islam qui s’en défie. Ou comment comprendre en marxiste les mouvements de résistance anticoloniaux actuels, qui s’opposent, en Palestine comme au Liban, à l’État colonial israélien, notamment.
Sur le Hamas et la lutte armée palestinienne
Tareq Baconi,Le Hamas dans le mouvement national palestinien : une mise en perspective historique (novembre 2023)
Une mise en perspective historique sur les origines et les stratégies du Hamas. L’évolution du Hamas est analysée comme une réaction à la stratégie israélienne d’endiguement du mouvement, le confinant à la gouvernance de la bande de Gaza, dans des conditions de plus en plus terribles. Cet auteur a aussi publié en anglais, en 2018, puis dans une version augmentée en 2024, Hamas contained. Le livre s’appuie sur des entretiens avec les dirigeants du Hamas et leurs publications. Il explique comment Israël, cherchant à gérer le conflit plutôt qu’à le résoudre, a marginalisé la demande du Hamas en faveur de la souveraineté palestinienne, en faveur d’une action militaire à son encontre et, par voie de conséquence, contre tous les Palestinien·nes de la bande de Gaza.
Rachida El Azzouzi, Aux origines de l’histoire complexe du Hamas (octobre 2023)
Une brève histoire du Hamas, publiée peu de temps après l’offensive du 7 octobre, qui remonte à ses origines, depuis les Frères musulmans et la première Intifada.
Basel Al-Araj, Live like a porcupine, fight like a flea(18 mars 2024 en arabe)
Cet article est la traduction d’un article écrit par Basel Al-Araj, jeune activiste palestinien n’appartenant à aucune faction politique mais défendant aussi la lutte armée. Assassiné en 2017 par l’occupation israélienne avec la complicité de l’Autorité palestinienne, et devenu un symbole politique, son histoire est relatée ici. Ici, il racontait comment les Palestiniens vivent comme des porcs-épics, animal fétiche de la Palestine, et se battent comme des puces, animal emblématique de la guérilla. Car les porcs-épics vivent sous terre, leur viande peut devenir très amère s’ils sont tués au fusil, ils sont seuls et ils savent pleurer. Et les puces attaquent en tout point, évitent les mains et les pieds qui tentent de les piétiner, elles procèdent par épuisement. « En pratique, le chien ne meurt pas d’anémie. Il devient simplement trop faible – en termes militaires, trop étendu ; en termes politiques, trop impopulaire ; en termes économiques, trop cher – pour se défendre. C’est alors que la puce, après s’être multipliée en un véritable fléau de puces par une longue série de petites victoires, prélève chacune sa goutte de sang... »
Yassine Slama, La proximité entre le Hamas et les djihadistes, une mystification occidentale (novembre 2023)
Du rapport entre le Hamas et le jihadisme, tel qu’il est vu depuis l’Occident, montrant que dans l’idéologie comme dans la pratique le Hamas n’a pas grand-chose à voir avec Al Qaïda ou l’État islamique.
Talal Asad,Attentats-suicides (2007 en anglais, 2018 en français)
Ce livre classique, et génial, des études décoloniales interroge la spécificité de l’attentat-suicide et de son lien à l’islamisme. « Penser l’attentat-suicide – dans toute son horreur et sa banalité – consistait pour moi à entreprendre l’analyse de certaines présuppositions contemporaines quant aux faits de mourir et de tuer. Une idée principale m’a accompagné tout au long de ce travail : quels que puissent être nos efforts pour distinguer moralement les bonnes manières de tuer des mauvaises, ces tentatives demeurent émaillées de contradictions qui s’ouvrent sur une dimension particulièrement précaire de notre subjectivité moderne. »
Yuval Abraham, Les camps de réfugiés palestiniens entre résistance et désespoir(2022)
Sur le retour en force de la lutte armée en Cisjordanie, dans le contexte de répression israélienne de l’année 2022 et de l’absence de toute crédibilité de l’Autorité palestinienne. Enfants de la seconde Intifada, de nombreux jeunes armés ne sont pas affiliés politiquement et ont constitué leur propre front de résistance.
Matthew Levitt, What Hamas wants in post-war Gaza (en anglais, mai 2024)
Une perspective géopolitique américaine, sans complexe, ouvertement impérialiste, qui étaye l’idée que si le Hamas continue la guerre, c’est principalement par ambition de se joindre à l’OLP et de transformer le mouvement palestinien de l’intérieur, tout en se maintenant comme force de combat indépendante. Revenant sur les objectifs de guerre du 7 octobre et sur le modèle que représente le Hezbollah pour le Hamas, cet article permet aussi de comprendre comment se tisse un récit qui occulte complètement la dimension anti-coloniale de la lutte palestinienne, non sans quelques inexactitudes et mensonges.
Du rapport entre Gaza et la Shoah
Enzo Traverso, La guerre à Gaza « brouille la mémoire de l’Holocauste » (novembre 2023)
Cet historien spécialiste du nazisme et de l’antisémitisme dénonce l’instrumentalisation de la mémoire de l’Holocauste qui, en servant à justifier la guerre génocidaire d’Israël à Gaza, risque de susciter une importante remontée d’antisémitisme. Enzo Traverso vient de publier Gaza devant l’histoire dont on trouve une recension ici.
Pankaj Mishra,La Shoah après Gaza (mars 2024)
Ecrit, d’abord en anglais, par un universitaire indien, ce texte développe les critiques et auto-critiques de juifs, pour certains rescapés de la Shoah, passés du sionisme au désaveu de l’Etat d’Israël, et rappelle que c’est notamment la colonialité qui a rendu la Shoah possible.
Sionismes et antisionismes
Olivier Tonneau,Lettre aux antisionistes (novembre 2023)
Pourquoi il n’est pas si facile, en tant que juif notamment, de renoncer au sionisme – ou les arguments de Houria Bouteldja retournés contre Houria Bouteldja.
Olivier Tonneau, Lettre à Rima Hassan : l’autre sionisme (mars 2024)
Une lettre qui parle moins de Rima Hassan que de la distinction entre sionisme politique et sionisme culturel, décrit comme une forme de sionisme attachée à la création organique d’un foyer spirituel juif en Palestine, ouvert sur le monde arabe et ne nécessitant pas d’Etat national moderne.
Béatrice Orès, Michèle Sibony, Sonia Fayman (dir.), Antisionisme, une histoire juive (2023)
Ce livre, collection de chapitres ajointant des voix multiples, religieuses, révolutionnaires, libérales, humanistes, fait entendre l’opposition d’intellectuel·les, de rabbins, de militant·es et d’organisations juives au projet puis aux actes de l’État israélien. Elevées contre le sionisme en Occident, au sein du monde arabo-musulman et en Israël même, ces voix contestent, pour des raisons morales ou politiques, la légitimité, l’intérêt et les conséquences du projet sioniste. Ou pourquoi il est impossible de rabattre l’antisionisme sur l’antisémitisme.
Ariella Aïsha Azoulay, La résistance des bijoux (2023)
L’autrice s’appuie sur l’histoire de sa famille pour mettre en parallèle les colonialismes français en Algérie et sioniste en Palestine. Elle saisit les continuités entre ces projets impériaux, caractérisés notamment par la volonté de détruire l’enchevêtrement historique des mondes juifs, arabes et berbères, un entrelacs qu’elle revendique pour travailler à le restaurer.
Tsedek, avec Ariella Azoulay et Houria Boutledja, Juifs/Musulmans, nos fissures. Haolam Hazeh chez Paroles d’honneur (vidéo, octobre 2023)
Les deux femmes, l’une juive et l’autre arabe et musulmane, toutes deux dévouées à la lutte décoloniales, reviennent sur l’histoire commune des Arabes et des Juifs séfarades, pour envisager des façons émancipatrices de se rapporter à ces identités.
Amnon Raz-Krakotzkin, Une nationalisation de l’histoire(2007)
Chapitre du livre Exil et Souveraineté, écrit par un historien israélien qui critique la construction par différents historiens, chrétiens, juifs et/ou sionistes d’une histoire commune des juifs comme peuple
Amal Jamal, Le sionisme et ses tragiques contradictions(2011)
Une analyse du sionisme comme idéologie paradoxale, en ce qu’elle est coloniale en vue d’être émancipatrice.
Ilan Pappe, Fantasmes d’Israël (mai 2023)
Ecrit par un historien israélien anti-sioniste pendant les manifestations en Israël contre le mandat de Netanyahou, avant le 7 octobre donc, ce texte met en exergue le consensus colonial qui rassemble l’ensemble du champ politique israélien, rappelant que le sionisme, qu’il soit fascisant ou libéral, réalise invariablement la même politique de rapt de la Palestine.
Shlomo Sand, Comment le peuple juif fut inventé (2008 en hébreu, 2018 en français)
Ecrit par un historien israélien, ancien soldat pendant la guerre de Six jours et militant pour un Etat israélien qui ne soit pas uniquement juif, ce livre décrit la construction nationale israélienne par le mouvement sioniste, en montrant comment cette construction s’est appuyée sur un récit fondateur mythique, faisant des populations juives un peuple uni par une même origine et ayant une histoire nationale commune remontant à la terre d’Israël. Or ces populations ne se définissaient que par leur appartenance à une religion commune, le judaïsme, et ne se percevaient pas comme un peuple.
Sur l’antisémitisme de gauche
Moishe Postone, Le sionisme, l’antisémitisme et la gauche (2019)
Ce marxiste hétérodoxe juif et canadien explique comment la gauche, persuadée d’incarner la moralité en politique, évacue sa responsabilité dans la montée actuelle de l’antisémitisme, décrivant celui-ci comme l’expression d’un anticapitalisme fétichisé.
UJFP, Mise au point : antisémitisme, irresponsabilité, l’UJFP répond à ses détracteurs (février 2024)
Réponse de l’UJFP à un article de Médiapart qui accuse le collectif Urgence Palestine d’antisémitisme et d’apologie du terrorisme, tout en disant soutenir les Gazaoui·es. L’UJFP rappelle que la diabolisation du mouvement de solidarité à la Palestine ne peut que servir les génocidaires, et que la meilleure façon de lutter, dans les faits, contre l’antisémitisme, est d’apporter, en tant que juifs et juives pour la paix, de l’aide à Gaza.
Sur l’occupation en Palestine
Ghina Abi-Ghannam, Naming Israel’s psychological war on the Palestinians. Walid Daqqa’s Searing Consciousness (Or on Redefining Torture)(avril 2024, en anglais)
Cet article revient sur le livre de Walid Daqqa, prisonnier palestinien atteint de cancer et mort en prison. Son livre Searing Consciousness (quelque chose comme : La fusion de la conscience) explique que l’agression sioniste ne se limite pas à menacer l’infrastructure matérielle de la résistance palestinienne, mais vise à s’en prendre aux consciences palestiniennes, notamment pour les priver de la capacité à discerner et nommer sa violence – et donc sa capacité à l’affronter. « Il n’y a rien de plus intense et de plus dur que de vivre avec un sentiment d’oppression et de souffrance sans pouvoir le décrire ou en identifier la cause et la source. » Si cette incapacité est est un symptôme de la violence que subissent les Palestinien·nes, la violence sioniste la retourne comme outil d’oppression en soi. En tant que prisonnier soumis à la torture, Daqqa a vécu la dissociation, c’est-à-dire qu’on a cherché à l’éloigner de lui-même ; l’étude de la violence dont il fait l’expérience convertit à l’inverse le soi en sujet de recherche – façon de se le réapproprier. Investigation combative, donc, qui incarne la résistance tout en l’analysant.
La thèse de Daqqa consiste à rejeter l’idée que la violence israélienne est aveugle et irrationnelle. C’est au contraire le produit d’une stratégie coloniale calculée, qui emploie une violence disproportionnée pour imposer ce que Naomi Klein appelle « la stratégie du choc ». Le fait de choquer les prisonniers par la torture est analogue à celui de choquer la société par une destruction massive asymétrique. C’est en étudiant les stratégies de torture en prison que le livre analyse l’attaque sioniste contre les consciences palestiniennes, celles-ci constituant un laboratoire où les opérations politico-psychologiques sont testées puis généralisées pour cibler l’ensemble de la population palestinienne. Ce qui illustre la porosité de la ligne qui sépare et rejoint les Palestiniens incarcérés et les Palestiniens ’libres’ vivant sous l’occupation ou en état de siège. « Israël a réussi à imposer au moins cinq prisons aux communautés palestiniennes : Les zones 48, Jérusalem, la Cisjordanie, la bande de Gaza et la diaspora. Chacune de ces prisons a sa propre réalité temporelle et spatiale, ainsi que sa propre réalité juridique et politique. » Ainsi, le terme d’apartheid est lui-même inadéquat, ne rendant pas compte de la stratégie israélienne qui consiste non seulement à séparer les Palestiniens des Juifs Israéliens, mais aussi à séparer les Palestiniens les uns des autres.
David Graeber, Hostile Intelligence : Reflections from a Visit to the West Bank (2015)
L’anthropologue américain décrit le quotidien des Palestiniens : comment la vie en Palestine est mise à mal par une forme de torture conçue pour faire douter de son existence même. Tout est conçu pour provoquer. Pourquoi ? La réponse réside dans l’économie florissante de l’armement, dont l’avantage est d’être « testé sur le terrain ». C’est le secteur clé de l’armement qui explique pourquoi Israël continuer d’humilier et de terroriser les Palestiniens, alors même qu’elle aurait intérêt à la pacification.
Pour finir, l’auteur décrit l’hospitalité palestinienne, et les Israéliens comme les pires invités imaginables, transformant chaque acte d’hospitalité en licence d’appropriation, et tentant de convaincre le monde entier que leurs hôtes sont des monstres sous-humains qui n’ont pas le droit d’habiter dans leur propre maison.
Elias Senbar, Les Palestiniens dans le siècle (1994 en anglais, 2007 en français)
Ecrit par un diplomate et réfugié palestinien, ce livre très documenté retrace l’histoire de la Palestine depuis la déclaration Balfour jusqu’à la disparition de Yasser Arafat, en passant par les révoltes des années trente, la guerre de 1948, la création de leurs mouvements de résistance, les guerres israélo-arabes, les massacres de la première puis de la seconde Intifada.
Eyal Weisman, Hollow Land (2007, non traduit en français)
Ce livre décrit l’espace politique créé par l’occupation coloniale israélienne, des tunnels de Gaza à l’espace aérien militarisé, et les mécanismes de contrôle qui le régissent, depuis l’influence de l’archéologie sur la planification urbaine, jusqu’à la pratique israélienne de la guerre urbaine et des assassinats ciblés par voie aérienne. En décrivant les méthodes utilisées par Israël pour transformer le paysage et l’environnement bâti en outils de domination et de contrôle, ce livre met à nu le système politique au cœur du projet d’occupation coloniale de la fin des temps modernes qu’est Israël.
Léopold Lambert, L’architecture du colonialisme de peuplement en Palestine (vidéo, janvier 2024)
Cet architecte de formation, rédacteur en chef de The Funambulist, donne à comprendre la géographie et l’architecture du colonialisme de peuplement israélien en Palestine.
La case du siècle, Hébron, Palestine, la fabrique de l’occupation (décembre 2023)
Une description de la colonisation par le prisme d’une rue d’un kilomètre de long à Hébron qui cristallise tous les procédés coloniaux : à la fois un microcosme de l’ensemble du conflit et un site d’essai pour les méthodes de contrôle qu’Israël met en oeuvre dans l’ensemble de la Cisjordanie.
Palquest(site internet)
Cette « Encyclopédie interactive de la question palestinienne », entièrement bilingue, à la fois objective et engagée, retrace l’histoire de la Palestine moderne, de la fin de l’ère ottomane à nos jours. Elle se compose d’une chronologie détaillée des principaux événements qui ont façonné l’histoire palestinienne, dont certains font partie de chronologies thématiques, permettant de comprendre les jalons de l’histoire de l’OLP, les principales résolutions des Nations unies, ou les différentes étapes des guerres israélo-arabes et des cycles de négociations.
Documentaires
Yallah Gaza (novembre 2023)
Qui sont les Gazaoui·es ? Ce documentaire donne la parole aux Gazaoui·es, petits pécheurs, activistes, militant·es associatifs, chrétiens orthodoxes, dirigeants du Hamas. Ils et elles parlent de leur quotidien, de géopolitique, de religion, de sionisme, de droit international. Leurs témoignages sont mis en perspective avec des analyses d’historiens, de journalistes, d’Israéliens, de juristes spécialistes de Palestine/Israël.
Cf. Yallah Gaza, un documentaire pour mémoire
Of Land and Bread (novembre 2019)
L’association israélienne de droits humains B’tselem a lancé en 2007 un projet consistant à fournir des caméras vidéo et à former des volontaires palestiniens en Cisjordanie pour documenter leurs quotidien sous occupation israélienne. Of Land and Bread est composé de plusieurs de ces vidéos, montrant les actes quotidiens d’oppression, d’humiliation, de déhumanisation commis par les colons israéliens et l’armée israélienne, n’épargnant personne.
Cf. aussi le site de l’associationB’tselem, qui regroupe vidéos, témoignages, cartes et données statistiques.
Que faire ?
De-colonizer (site internet)
Le site d’une association israélienne « visant à permettre à ceux qui vivent/veulent vivre sur cette terre (Palestine/Israël) de la partager » dans l’égalité et la cohabitation pacifique. Elle travaille en conséquent à rendre pragmatiquement pensable le droit au retour des réfugiés palestiniennes, en proposant un cadre juridique ne lésant ni les Palestinien·nes, ni les Israélien·nes.
Samia (Parti des Indigènes de la République), Quelques considérations conjoncturelles sur le mot d’ordre « cessez-le-feu immédiat »(novembre 2023)
La demande de cessez-le-feu ne pourra transiger sur la déportation des Palestinien·nes et ne saura accepter que soit négociée l’éradication de la résistance organisée en Palestine, au risque de l’éradication de la population palestinienne elle-même. Ce texte liste aussi les tâches du mouvement de soutien à la Palestine : amplifier le rapport de force installé contre l’État français, refonder l’antisionisme, et défendre les conditions qui seront posées par la résistance palestinienne dans son ensemble.
Première étape, s’emparer de Colombia (avril 2024)
Ce texte, traduit de l’américain, rédigé par des participants aux campements de solidarité de Yale et de Columbia et d’abord tracté sur place le 21 avril, enjoint à l’action, alors que de vastes mouvements de solidarité à la Palestine s’organisent dans les universités et les écoles, aux Etats-Unis mais aussi en France
Vivre (sous, pendant, avec, malgré) Gaza(avril 2024)
Aurions-nous été de ceux qui se sont opposés d’une manière ou d’une autre à la violence nazie ou coloniale, ou aurions-nous fait partie de ceux qui se sont accommodés et se sont tus ? De quel mouvement populaire pouvons-nous rêver pour nous opposer au massacre en cours à Gaza ?
En posant ces questions, cet article précise qu’il ne s’agit pas, à Gaza, d’une guerre de civilisation, mais d’une guerre que mène l’Occident, et qu’Israël n’est que le nom que nous donnons, à tort, à la civilisation occidentale, celle du pillage, du colonialisme et du massacre de masse, et que revendique le sionisme.
Que lire pendant l’occupation (2018)
Ecrit il y a plus de cinq ans, ce texte revient sur le silence qui a suivi les Marches du retour à Gaza en 2018, massivement réprimés dans le sang par Israël, alors qu’elles étaient pacifistes et rassemblaient des milliers de personnes. Que dire, que lire pendant l’occupation ? Il propose de lire les politiques occidentales à l’aune du paradigme israélien, malgré le risque que cela comporte de minimisation de l’antisémitisme. Il propose de lire Macbeth, image d’Israël qui voit sa crainte paradoxalement s’accroître à mesure que grandit son pouvoir, écrasant indistinctement tout ce que sa folie lui désigne comme menace. Le texte finit par des suggestions de lecture.
Réactions consécutives à l’attaque du Hamas du 7 octobre
Judith Butler, Condamner la violence (13 octobre 2023)
Cette philosophe juive américaine, autrice d’essais sur la non-violence, enjoint de condamner la violence du massacre commis par le Hamas, sans renoncer pour autant à la comprendre. Séparer la compréhension de la violence raciste quotidienne d’Israël de toute justification de la violence palestinienne rend possible de penser les autres moyens de renverser le système colonial. (Et donc : les Palestiniens peuvent-ils mettre fin au système colonial sans violence ?)
Alain Gresh, Le droit de résister à l’oppression (9 octobre 2023)
Seuls les occupants sont responsables de la résistance à l’occupation qu’ils suscitent, et l’effroi ressenti par les Israélien·nes n’est qu’une infime partie de ce que les Palestiniens ressentent quotidiennement sous le régime militaire d’occupation.
Une survivante du 7 octobre, « La terre à Be’eri et à Gaza tremble de la même manière » (octobre 2023)
Témoignage d’une survivante du massacre du kibboutz de Be’eri, appelant à la fin des bombardements sur Gaza au moment où ce qu’elle a directement vécu aurait pu la conduire à désirer une vengeance aveugle.
Une anarchiste de Jaffa, « Une superpuissance nucléaire et un peuple dépossédé » (octobre 2023)
Texte à propos de la violence en Palestine et de la répression israélienne, écrit par un anarchiste israélien, membre du collectif Anarchists against the wall qui résiste à la colonisation israélienne.
Articles de fond
Asad Haider, Terre et existence à Gaza (2021)
Cet article écrit par un philosophe américain traite du rapport entre émancipation sociale et émancipation nationale, et décrit l’universalité de la lutte palestinienne.
Andrea Dworkin, Israël : franchement, à qui appartient ce pays ?(1990 en anglais, 2015 en français)
Ce texte d’Andrea Dworkin, originellement publié en anglais en 1990, puis publié en français dans la revue Nouvelles questions féministes, raconte le malaise d’une enfant juive américaine face à la colonisation israélienne en Palestine, la difficulté d’en parler dans le contexte de traumatisme généré par l’Holocauste, puis la prise de position de cette féministe renommée en faveur des femmes israéliennes comme palestiniennes, qu’elle décrit comme les vraies victimes de la politique belliqueuse d’Israël. Ses interrogations sur l’imaginaire sexuel lié à la Shoah sont particulièrement saisissantes, comme celles sur la colonialité toute patriarcale d’un certain féminisme israélien.
Judith Butler, Lévinas trahi ? La réponse de Judith Butler (2013)
En réponse à un article de Bruno Chaouat, professeur de littérature aux Etats-Unis, Judith Butler, philosophe juive américaine, se demande si les Palestinien·nes ont un visage au sens donné à ce terme par Lévinas. Sommes-nous capables de nous confronter au visage de l’ennemi ?
Sarah Schulman, dernier chapitre du livre Le conflit n’est pas une agression (2016 en anglais, 2021 en français)
Le dernier chapitre de ce livre retrace l’historique de l’agression israélienne contre Gaza en 2014, sous forme d’échange de messages sur les réseaux sociaux, opposants à bâtons rompus arguments pro-palestiniens et pro-israéliens. L’autrice fait le constat d’un continuum : des relations intimes aux décisions politiques, individus comme Etats font souvent basculer des situations conflictuelles dans le registre de l’agression, criminalisant leurs opposants pour couper court à la contradiction et échappant ainsi à leur propre responsabilité dans les conflits.

Pour toute suggestion complémentaire :
miroirmiroir@riseup.net