Infos locales Écologies

[ANNULÉ] Des hirondelles occupent une ferme menacée de destruction : soutenons-les !


ÉVÈNEMENT ANNULÉ POUR CAUSE DE METEO.

Bien qu’on ne sache en réalité rien des intentions de ce petit oiseau migrateur, sa présence annonce une nouvelle étape de la bataille contre les destructions de maisons dans le cadre du GPSO (Grand Projet ferroviaire du Sud Ouest). Nous organisons en son honneur une journée sur le thème naturaliste le samedi 29 juin.

Les 20 et 21 avril derniers, nous occupions la ferme de l’Esclopley à Cadaujac en compagnie d’une famille d’hirondelles venue y faire son nid. Mais une semaine plus tard, SCNF Réseau, propriétaire de la ferme et maître d’ouvrage, commençait les destructions, laissant devant la bâtisse un énorme amas de débris. Ces hirondelles figurent pourtant sur la liste des oiseaux protégés par l’arrêté ministériel du 29 octobre 2009 qui rend toute destruction, altération ou dégradation de leurs sites de reproduction formellement interdite.

Le maître d’ouvrage du GPSO, SNCF Réseau, et les instances en charge de l’avancée du projet dont le préfet Monsieur Guyot, montrent ainsi qu’ils sont prêts à passer outre les lois et la protection du vivant pour mener à terme leur projet pharaonique. C’est ce que sous-tendent également les documents du comité départemental de suivi de Gironde présentant les échéances 2024 des Aménagements Ferroviaires du Sud de Bordeaux (AFSB) et prévoyant d’ores et déjà l’autorisation environnementale pour septembre 2024 et le démarrage des travaux principaux en octobre. Les destructions ont pourtant déjà débuté puisque plusieurs bâtis ont été rasés depuis janvier 2024, notamment sur la rue du Bois du Pont de Cadaujac toute proche de cette ferme aux hirondelles, et ce malgré les alertes de collectifs citoyens mobilisés en Gironde. Ces derniers rappellent que les recours sont toujours en cours d’instruction sur ces opérations et que l’enquête publique environnementale n’a toujours pas eu lieu.

De plus, la présence de ce nid d’hirondelles découvert par chance pose la question des possibles autres habitats d’espèces protégées non inventoriés sur ces sites, pourtant déjà soumis aux ravages des pelleteuses, et donc possiblement passés sous le tapis par les démolitions menées à la hâte par SNCF Réseau. C’est notamment le cas des chiroptères qui inquiètent vivement le Conseil National de Protection de la Nature (CNPN) dans son avis du 26 avril dernier, portant sur la demande de dérogation à l’interdiction de destruction d’espèces animales et végétales protégées pour les AFSB. A la lecture du dossier qui lui est soumis, le CNPN relève entre autre que "pour les Chiroptères, rien n’est dit sur les prospections dans les bâtiments qui vont être détruits" et insiste plus loin en répétant que "la question de l’inventaire des chiroptères en bâtiments reste à résoudre".

En outre, l’Autorité environnementale et le CNPN soulèvent de concert d’autres ommissions du dossier réalisé par SNCF réseau concernant certaines zones humides : "de fait, l’évaluation des incidences sur la biodiversité doit porter sur l’ensemble des milieux affectés par le projet, y compris indirectement à l’extérieur de l’emprise du projet, ce qui ne semble pas avoir été fait."

Le maître d’ouvrage réagit en effet visiblement dans l’urgence en balayant les enjeux naturalistes, le curage de la ferme de l’Esclopey ayant été mené une semaine en tout et pour tout après une action des opposants sur le site de la ferme. Plus précisément, le volet « biodiversité » du projet d’AFSB est jugé par l’Autorité environnementale "insuffisant", dans son avis remis le 25 avril, alors que la zone abrite 97 espèces protégées !

Bien que consultatifs, ces avis pointent en outre l’absence d’étude sur le trafic et les déplacements, et donc sur les prévision d’usage des nouvelles lignes prévues. Ces instances remettent ainsi en doute le bien fondé des AFSB. Or, peut-on réellement valider un projet à plus de 700 millions d’euros, impliquant expropriations, destructions d’habitats et d’espèces protégés, sans preuves de son utilité sociale ?

Comme pour les Aménagements Ferroviaires au Nord de Toulouse (AFNT), le CNPN a finalement rendu un avis défavorable sur la demande de dérogation à l’interdiction de destruction d’espèces végétales et animales. Au nord de Toulouse, cela n’a pas empêché le préfet de Haute-Garonne d’entériner les AFNT et de lancer officiellement les travaux. Qu’en sera-t-il alors pour le sud de Bordeaux ? Il n’est pas question d’attendre que la préfecture donne l’autorisation environnementale pour des travaux annoncés officiellement en octobre 2024, et qui de toute évidence ont déjà commencé. Nous avons d’ores et déjà pris contact avec l’Office Français de la Biodiversité au sujet des hirondelles. Après avoir suspendu l’abattage des arbres dans la forêt de la Crémade jusqu’au 1er septembre pour protéger les mésanges bleues en pleine nidification et bloquant ainsi une partie du chantier de l’A69, peut-on espérer une première victoire des hirondelles sur les LGV du Sud-Ouest ?

Les collectifs membres de la coordination LGV NON MERCI organisent dès cette semaine de multiples réunions d’information dans la perspective de l’enquête publique environnementale qui démarre le 24 juin prochain, pour un mois (voir l’appel des collectifs ici). Et le 29 juin, une journée sur le thème naturaliste se prépare :

RENDEZ-VOUS LE SAMEDI 29 JUIN A 14H A LA GARE DE CADAUJAC

14H | Introduction et lancement d’un jeu de piste géant autour des gîtes à chauve-souris, visite de haut lieux naturalistes
18H | Distribution des lots pour les gagnant.e.s suivie d’un barbecue surprise (végétarien), chants.

Nos liens :
- Canal telegram t.me/LGVNONMERCI
- Linktree : linktr.ee/byebyeLGV
- Site internet : lgvnonmerci.fr

Voir en ligne : https://lgvnonmerci.fr

À lire aussi