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La Bataille de la Victoire jusqu’à la Victoire !


Aujourd’hui, première manif intersyndicale depuis le 49.3, depuis l’échec de la mention de censure, depuis des jours de manifs sauvages, C’EST LE FEU !

Le rendez-vous, tout le monde l’avait en tête. 12h allées de Tourny. Ça doit faire des décennies qu’on n’avait pas vu autant de monde en manif à Bordeaux. C’était bondé. Les syndicats annoncent 110 000 personnes. Les images parlent d’elles-mêmes.

Au moment où les premières personnes arrivent place de la Victoire après avoir fait un grand tour de la ville, les dernières partent à peine de la place de la Bourse. C’est pas une exagération, c’est TBM qui le dit.

La manif est tout le long bon enfant. Les gens ont conscience que la démonstration de force numérique est impressionnante. Mais la colère a besoin de s’exprimer et elle va sortir petit à petit. Des vitrines de banques vont sauter petit à petit et des tags vont apparaitre sur les murs de la ville. Les gens chantent, se suivent en petit groupe, se protègent, s’échangent des conseils. Il n’y a pas un black bloc à proprement parler, il y a des gens chauds à plein d’endroits d’une manifestation géante.

Au fur et à mesure que l’on se rapproche du point d’arrivée, des feux sont allumés sur les côtés. Cette première fumée noire marque le début d’une longue après-midi de révolte.

Pendant que certain.e.s tentent une manif sauvage cours Pasteur, la place de la Victoire se remplit de monde, de tout le cortège qui arrive petit à petit et de milliers de personnes qui ne veulent pas s’arrêter là.

Les flics bloquant le cours pour nous empêcher d’aller vers l’Hotel de Ville, un immense feu est allumé et la sale fumée noire part dans leur direction.

 

 

À partir de ce moment-là, ça va devenir un moment incroyable, un moment qui reste suspendu dans le temps. Des barricades enflammées vont se multiplier tout autour de la Victoire, et parfois même au-delà. La police arrivera à en reprendre certaines, mais après de rudes « combats ». Des escarmouches et des contre offensives les feront toujours garder la distance.

 

Pendant ce temps, les vitrines des Mc Do et des banques sautent ou se font repeindre.

La foule reste sur la Victoire, soutient, fait groupe, chante, participe, se relaye sur les barricades. On n’avait plus vu ça depuis les GJ. Des vieux applaudissent et encouragent, des latinos chantent des chansons révolutionnaires devant le restaurant chilien, plein de gens rejoignent la place pour participer aux évènements.

La fac occupée va servir de base arrière. Les gens y vont pour se réfugier, pour boire de l’eau, se ressourcer, soigner les blessé.e.s. Il y a même certaines personnes qui regardent le spectacle depuis les toits de l’université.

Quand les flics chargent les gens continuent les barricades cours de la Marne, de la Somme, de l’Yser et les défendent âprement.
La rue porte des stygmates importants.

Les gens ne lâchent tellement rien qu’alors que l’hélico de la police débarque, les flics décident de se retirer de la place de la Victoire. Plus de 500 personnes continuent de tenir des feux, de faire la fête et de tenir la place jusqu’à la nuit tombée. Les énergéticien.ne.s annoncent avoir coupé le courant à de nombreux endroits à Bordeaux, dont le tribunal de grande instance. Ils et elles disent aussi que si la police évacue l’université occupée de Bordeaux Victoire, ils se retrouveront sans électricité durant des semaines.

Des feux de barricades sont allumés rue Sainte Cath, cours Pasteur, aux capus, cours Victor Hugo, etc. À différentes reprises de la journée, les pompier.e.s ont indiqué participer à la manif de la journée et au mouvement en général, et n’ont pas voulu éteindre les feux.

La Victoire est telle qu’à 20h, ça repart même en manif sauvage dans le centre. Direction l’Hôtel de Ville pour y mettre le feu aux portes. Joyeusement, ce groupe repart en chantant : « on a brulé la mairie ». Jusqu’à tard des feux d’artifices illuminent le ciel et remplissent de joie les révolté.e.s.

Partout, à Rennes, à Nantes, à Bordeaux, à Paris, à Toulouse, à Marseille, à Lorient, ça brûle. Pas de retour à la normale possible, Macron va tomber.

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