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À Bordeaux la colère monte monte monte !


Compte-rendu vidéo de la manif du 22 mars contre la réforme des retraites. Des chants, des chaises et des fusées...

À Bordeaux, au rythme des grèves, blocages, manif sauvages, les journées s’enchaînent et se ressemblent, et ce n’est pas déplaisant.

Tout a commencé bien tôt ce matin lorsque des blocages simultanés menés par les docker.e.s, cheminot.e.s, le collectif de Bassens, etc. ont permis d’empêcher l’accès au dépôt pétrolier de DPA (Dock des pétroles d’Ambès) ainsi qu’à des zones industrielles de Lormont et de Bassens jusqu’au début d’après-midi. Bravo à elles et eux !

Alors que l’université Bordeaux Victoire fêtait sa première nuit et sa deuxième journée d’occup, une manif était appelée par différentes sections syndicales locales à 17h30 place de la Victoire.

Plus d’un millier de personnes ont répondu à l’appel et se sont élancées dans une ambiance bonne enfant en direction du cours d’Albret. Ça crie des slogans, ça chante, ça se bouge au rythme des percus. À Partir du tribunal, on sent qu’on arrive dans les quartiers des bourges. Des tags fleurissent, une banque voit ses vitrines et son distributeur se faire allumer sous les hourras de la foule. Certaines personnes vont même jusqu’à rentrer dans la banque pour choper les dossiers et les lancer en cloche dehors à cinq mètres de haut dans l’hilarité générale.

Les policiers de plus en plus pressants, pointant des gens du doigt et usant des lacrymos se font tenir à distance par des chaises ou par des feux d’artifices.

Sous les gazs des flics, la situation devient difficilement tenable par les syndicats qui annoncent mettre fin à l’action et mettent leur camion de côté. Le reste de la manif décide de continuer en sauvage. D’abord hésitante au niveau des Quinconces, le cortège choisi son chemin et continue dans le quartier des bourges à crier sa colère, à barricader les rues pour se protéger de la police, sous les yeux écarquillés des client.e.s des bars hors de prix.

De nombreuses personnes prises dans les bouchons face à la manif montrent leur solidarité. Des chauffeur.e.s de bus, des voitures de gens qui rentrent du boulot claxonnent pour montrer leur soutien. Même des agents de la ville envoyés en urgence pour remettre les barrières en place expriment leur désarroi à faire une tâche qui va à l’encontre du mouvement.

Lorsque les flics gazent le cortège qui se sépare en deux, ça donne deux manifs sauvages qui va les perdre doublement. Ça passe notamment à Sainte Cath en continuant de chanter allègrement et à allumer les poubelles derrière soi. La plus grande rue commerciale piétonne de france, ou d’Europe ou peut-être même du monde se fait drôlement retourner ces jours-ci...

Les keufs à la ramasse, perdus, se retrouvent à garder des feux de poubelles se terminant et des rues vides gazées.

Les gens se sont déjà dispersés ou bien retrouvés à l’université de Bordeaux Victoire occupée. Et quand les keufs s’approchent, des centaines d’étudiant.e.s leur chantent en coeur des « Acab », ce qui les fait partir.

Pour rappel, l’université occupée est ouverte à tous les participant.e.s de la lutte, n’hésitez pas à venir soutenir et à suivre les activités proposées. Sa situation géographique en fait un endroit stratégique pour la poursuite du mouvement. Faisons-en un bastion de la contestation, défendons la.

Nous n’avons pas entendu parler d’arrestations. Nous espérons que tout le monde va bien. Trois numéros d’avocats tournent en cas de pépins :

Celui de Maitre Cazeau : 0681447983, de Maitre Bouyer : 0673036342 et celui de Maitre Vincent : 0678099040.

Au vue de la répression qui sévit et qui augmente, nous conseillons à toutes et à tous de venir protégé.e.s, avec un masque à gaz (FP2, FP3), des lunettes, de s’organiser en binome si possible, et de faire attention à soi et aux autres.

Pour finir, on voudrait faire remarquer à quel point l’article de Sébastien Darsy, journaliste à Sud Ouest est dégueu, mensonger et mal intentionné. Il relate des conflits largement exagérés et opère des scissions entre manifestant.e.s digne d’une lecture policière archaïque. Autant travailler pour la préfecture si c’est pour écrire des commentaires pareils. Sachons nous en souvenir.

RDV demain, 23 mars, 12h, allées de Tourny. On lâche rien !

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