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18 mars, 3e épisode du bordel bordelais [MAJ]


Retour en récit et en vidéos sur l’après-midi de manif sauvage qui a secoué le centre économique de Bordeaux et la fameuse rue Sainte-Catherine.

Cette troisième journée successive de manifestations contre la réforme des retraites montre qu’à Bordeaux le mouvement ne ralentit pas et qu’au contraire, il prend de l’ampleur. Malgré le crachin, le rendez-vous à 15 h à la Victoire a réuni plusieurs milliers de personnes.

Assez vite, une partie des personnes présentes se lance en direction de la rue Sainte-Catherine bondée de gens faisant leur shopping du samedi. Arrivée cours Victor Hugo la sauvage décide de retourner chercher le reste des personnes place de la Victoire. Déjà quelques poubelles jonchent le sol. Une fois tout le monde réuni, on s’élance de nouveau en sauvage rue Sainte Catherine.

Des personnes sortent le drapeau CGT par leur fenêtre sous les applaudissements de la foule, des lycéen.ne.s rejoignent la manif en cours, le sourire aux lèvres, l’ambiance est bon enfant et déterminée. De retour cours Victor Hugo, une ligne de CRS barre la rue Sainte-Cath, empêchant l’ensemble du cortège d’atteindre l’ultra centre de la ville. Cela va être l’enjeu de la journée. Après un échauffement de voix général (« Tout le monde déteste la police » et de nombreux « Cassez-vous, cassez-vous ») la manif reprend cours Pasteur. Arrivés Place Pey-Berland, les milliers de personnes continuent tout droit vers Saint Christoly et tournent à droite en surprenant la police pour rejoindre de nouveau la rue Saint Cath mais cette fois, dans sa partie la plus huppée.

Au moment où la tête de cortège arrive sur la rue commerçante, les flics débarquent, mais sont tenus à distance par une partie des manifestant.e.s qui leur font face et improvise une barrière de poubelles pour permettre au reste de la manif de passer et éviter que le cortège soit coupé par une charge des flics. Le fameux « On est la.. » tonne et fait vibrer les murs des grandes enseignes qui se voient obligées de baisser les rideaux. Aux Galeries Lafayette, les flics bloquent la rue, obligeant les manifestant.e.s à bifurquer par rue Saint Rémi. Arrivés place du Parlement, les camions des flics précédant reviennent et passent devant la foule. Quelques projectiles partent en leur direction. Le cortège de plus en plus déterminé re-scande « rue Sainte Cath, rue Saint Cath ! ».

Tout le long du parcours, certains murs et de nombreuses banques sont recouverts de graffitis, ce qui vient colorer un peu notre ville morose. On passe place Fernand Lafargue, quelques poubelles et même des matelas sont empruntés pour faire une barricade au croisement. Assez vite un feu démarre et chacun.e y contribue de sa petite participation au son des tambours et cris de joie.

Un panache de fumée montre vite l’endroit de ralliement, signe que la police a échoué sur toute la ligne pour nous empecher de montrer notre colère dans le centre économique de Bordeaux.

La manifestation décide de prendre la direction de la Mairie, mais la police arrive subitement et à coups de tirs de lacrymo envoyés à hauteur de tête, arrive à couper le cortège en deux.

Une partie arrive sans encombre place Pey Berland tandis que l’arrière du cortège est dispersé à cause des gaz. A peine le temps de déverser le contenu de quelques poubelles devant l’entrée de la mairie que les flics, vexés de s’être fait trimballer pendant trois jours, gazent à nouveau au millieu des terasses de café et se montreront particulièrement brutaux et arbitraires face à certains petits groupes de manifestant.e.s qui continueront à arpenter les rues jusqu’à la fin de l’après-midi. Les médias parlent de 9 arrestations. Soutien à elles et eux.

On reste fort.e, on continuera de faire bloc, rendez-vous lundi prochain !

[MAJ] : Apparemment, 6 sont sorti.e.s sans poursuite, deux ont vu leurs gardes à vue prolongées et une personne a été présentée devant le parquet. Créons ou faisons fonctionner des caisses anti-répression. La police ne peut faire taire notre mouvement. De Paris à Bordeaux, ils frappent, ils gazzent Venons protégé.e.s : lunettes et masque de protection contre les gazs (FFP2, FFP3...), vêtements pour ne pas être identifié, etc.

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