Halte à la répression et à la criminalisation du mouvement de soutien à la Palestine !
Le 8 octobre, à Bordeaux, à 18h30, devant la mairie, comme partout en France, plusieurs centaines de
personnes se sont spontanément rassemblées pour répondre à l’appel national de l’équipage des flottilles et
dénoncer l’interception illégale en pleine nuit de 8 navires de la Freedom Flottilla Coalition et de la Thousand
Madleens to Gaza par les forces armées d’occupation israéliennes alors qu’ils naviguaient dans les eaux
internationales.
Ces derniers jours, suite à ce rassemblement, la police judiciaire a appelé trois manifestant.e.s pour les
entendre en audition au commissariat dans le cadre d’une enquête ouverte par le procureur de la République
pour le délit d’ « organisation d’une manifestation sur la voie publique non déclarée » le 8 octobre place Pey
Berland. Ces auditions arbitraires sont scandaleuses et ne visent qu’à intimider et réprimer le mouvement
citoyen de soutien à la Palestine sur la ville de Bordeaux.
A ce rassemblement citoyen et spontané, les différents collectifs girondins de soutien à la cause
palestinienne ont pris la parole pour réclamer la libération des 145 personnes, (dont 27 ressortissants français)
kidnappées et illégalement détenues dans les prisons israéliennes, alors que ces opérations en mer
pacifiques, humanitaires et parfaitement licites, visent à briser le blocus illégal et meurtrier exercé par l’Etat
d’Israël sur le territoire occupé de la bande de Gaza, et plus généralement à porter secours à la population
palestinienne victime de famine et de génocide en y acheminant de l’aide humanitaire.
Parmi les manifestantes et manifestants, étaient aussi représentés des associations et d’autres collectifs,
comme la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) ou l’AG féministe, des syndicats, comme la FSU ou la CGT
Educ’action, des syndicats étudiants, comme Solidaires étudiant.e.s ou le Poing levé, des partis politiques,
comme la FI ou Révolution Permanente, et même une élue de la majorité municipale.
Nous dénonçons vivement l’arbitraire de cette procédure : pourquoi avoir ciblé tel militant ou telle militante ?
Nous dénonçons aussi le dévoiement du droit de manifester. Manifester spontanément est l’exercice d’une
liberté fondamentale. Ainsi le 29 novembre 2024, le tribunal administratif de Paris a annulé la totalité des
nombreux arrêtés pris par le préfet de police interdisant toute manifestation spontanée à Paris contre la
réforme des retraites au printemps 2023, jugeant qu’une telle interdiction « portait atteinte au droit à la liberté
de réunion pacifique », protégée par l’article 11 de la Convention européenne des droits de l’Homme.
Nous sommes donc dans notre droit quand nous nous rassemblons spontanément devant l’hôtel de ville de
Bordeaux pour dénoncer des actes illégaux et condamnés par le droit international.
Nous sommes donc dans notre droit quand nous nous rassemblons spontanément devant l’hôtel de ville de
Bordeaux pour exiger l’arrêt du génocide, de la colonisation et de l’apartheid en Palestine.
Nous sommes dans notre droit quand nous nous rassemblons spontanément devant l’hôtel de ville pour
dénoncer la répression qui s’abat sur les personnes et associations qui soutiennent la Palestine.
Dénoncer un génocide n’est pas un crime.
Exiger la justice pour le peuple palestinien n’est pas un crime.
Résister face à l’injustice, en Palestine comme en France, n’est pas un crime.
Mardi 4 novembre, c’est au tour de David Pijoan, secrétaire départemental du SNES-FSU et membre
d’éducation avec Gaza 33, d’être auditionné par la police judiciaire. Nous vous appelons à un rassemblement
de soutien ce mardi 4 novembre à 9h30 devant l’hôtel de police de Bordeaux pour dénoncer cette intimidation
sur les militant.e.s de la cause palestinienne et pour défendre nos libertés d’expression et de manifestation.