Les scores historiquement hauts de l’extrême-droite aux dernières élections européennes ne sont pas vraiment une surprise. Nombreuses ont été les voix à alerter de l’influence grandissante des discours et des groupuscules nationalistes ainsi que de la fascisation du pouvoir macroniste. La dissolution de l’assemblée nationale avait également été prédite, mais le flot continu d’attaques que subit le camp des opprimés (report de l’âge de la retraite à 64 ans, durcissement des critères d’accès au RSA, loi anti-squat, loi asile-immigration etc.) a fait écran à cette hypothèse.
Face à cette dissolution, une prise de conscience se réactualise : les élections nous divisent. C’était même l’objectif de Macron, apprend-t-on dans les colonnes du Monde. Nous revoilà plongés dans nos sempiternelles clivages tactiques : les respectables contre les enragés, les votants contre les abstentionnistes, celleux qui ont espoir dans la gauche et celleux qui redoutent la trahison, les révolutionnaires contre les réformistes. Abattons ces binarités qui ne sont que le langage du pouvoir pour nous diviser et profitons de la situation pour nous rencontrer et nous coordonner.
À l’évidence, 1/3 des votant.es sont suffisamment racistes pour choisir le rassemblement national. Notre action ne doit avoir de cesse de les repérer, de faire en sorte que le racisme leur coûte plus cher qu’il ne leur rapporte, de les empêcher d’accéder au pouvoir et ce par tous les moyens qui peuvent s’offrir à nous. Nous pensons que le combat antiraciste et décolonial ouvrira un des fronts principaux de la révolution à venir, tout comme le féminisme, le queer, l’antivalidisme et les mouvements écologistes.
Les révoltés de Kanaky, à qui nous transmettons tout notre soutien, nous ont conforté dans cette conviction tout comme l’avaient fait avant elleux les jeunes des quartiers populaires qui à l’été 2023 se sont jetés dans la rue avec la rage au corps pour honorer leurs morts tombés sous les balles de la police.
La lutte, l’auto-organisation des travailleureuses en vue d’améliorer leurs conditions de vie est la seule voie politique désirable. Se rassembler pour monter des cantines populaires, sortir décorer la ville, se préparer face à la répression, anticiper les stratégies policières ou ouvrir un squat nous permettent de ne pas ployer sous les injonctions d’une classe politique qui tend vers la guerre généralisée. Plus que jamais, nous avons besoin de ces initiatives.
Avec les derniers résultats du 1er tour des élections, l’issue est prévisible. Quelque soit le résultat, il faudra se battre pour imposer les décisions du peuple sur l’égalité sociale, l’accès au logement, la régularisation de tous les étranger.ères résidant en france, l’accès aux soins de santé, la possibilité du maintien de toutes vies sur terre.
Ainsi, nous faisons appel à toutes celleux qui mesurent le danger du fascisme et la possibilité de l’entraver, à se réunir sur la place de la Victoire à Bordeaux le 7 juillet à 20h.
