Cela fait des mois que la population bordelaise montre massivement son opposition à la réforme des retraites. Comme lors des Gilets Jaunes, la seule chose qui permet au président et à ses ministres de tenir, c’est sa police. Comme partout ailleurs, les témoignages et les images du comportement dégueulasse des flics se multiplient à Bordeaux. Intimidations, insultes, blessures, arrestations aléatoires, contrôles au faciès sont légions, alors même que le gouvernement et la justice leur donnent toujours plus de moyens et de pouvoir. C’était une nouvelle fois le cas lors du 1er mai où l’usage de drones a été validé par le tribunal administratif dans un cadre totalement liberticide, c’est-à-dire de 10h à 19h dans un périmètre élargi à celui de la manifestation, malgré la demande d’interdiction de la part du Syndicat des avocats de France et de l’Association de défense des libertés constitutionnelles.
De nombreuses vidéos sont apparues ces dernières semaines illustrant le comportement immonde de la police sans qu’aucune réaction publique n’ait vu le jour. Par exemple, nous pouvons penser à cette vidéo du 20 avril où l’on entend distinctement un des agents crier dans les rues de Saint-Michel : « Va falloir vous calmer, Ramadan ou pas ! ».
Ou encore celle-ci où des flics obligent lors d’un contrôle d’identité des manifestant.e.s à enfiler les kway et cache-cou trouvés dans des sacs et de mettre leur capuche afin de les prendre en photo, ce qui est totalement illégal.
Au fur et à mesure que la colère légitime s’exprime dans la rue, dans les blocages et dans les occupations, la répression aussi se met à taper de plein fouet celles et ceux qui luttent. Le jeudi 27 avril, à l’aube, la police avec le renfort des policiers de la compagnie départementale d’intervention et du groupe d’appui opérationnel est allée chercher à leur domicile six ados et jeunes adultes qui ont entre 15 et 21 ans dont cinq ont été mis en examen pour participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences ou de destructions, dissimulation volontaire du visage lors d’une manifestation accompagnée de troubles, détention de substances explosives, violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique sans incapacité totale de travail (ITT), complicité de violences volontaires sur PDAP sans ITT, violence volontaire en réunion sans ITT, dégradation volontaire en réunion, dégradation volontaire par incendie, dégradation volontaire par personne ayant le visage dissimulé et fourniture de renseignements d’identité imaginaire… Rien que ça...
Le 1er mai a aussi été marqué par une violence inouïe lorsque à l’angle du tribunal, plusieurs lignes de flics ont chargé le cortège, tabassant à l’aveugle celles et ceux qui avaient la malchance d’être à portée de coups. De nombreuses blessures sont à déplorer, plusieurs personnes le visage en sang ont dû être secourues par les street medic, les pompiers ont été appelés. Des arrestations aléatoires ont eu lieu.
Et toujours dans l’arbitraire, les policiers ont mis en place deux nasses et malgré le soutien de centaines de personnes extérieures (big up à elles), ont embarqué une bonne partie des gens nassés au hasard. L’annonce officielle parlait de 23 interpellations sur toute la journée.
Mais leur ignominie ne trouve jamais de limite puisque le lendemain, le 2 mai, alors qu’une centaine de personnes se rassemblait en chantant devant l’Hôtel de Police afin de soutenir les camarades interpellé.e.s, la police est sortie d’un coup, a surpris tout le monde et gazé le rassemblement avec pour motif que les gens « fanfaronnaient fièrement ».
S’en est suivie une chasse à l’homme ahurissante de la part de tout type de flics (en civil, en uniforme) dans les rues autour, de nouveaux tabassages, des insultes sexistes comme ce « salope » lâché sur une manifestante frappée au visage.
Cinq nouvelles arrestations sont à déplorer. Ces personnes vennaient soutenir les personnes en GAV, elles se retrouvent embarquées, ça n’a aucun sens.
Dans ce climat répressif totalement délirant, prenons soin de nous, faisons attention à nos communications et à notre sécurité, ne parlons pas avec la police et faisons tourner toute information les concernant. De nombreux guides existent pour se protéger de la répression dont certains sont déjà publiés sur ce site. Organisons-nous pour rendre nos actions victorieuses et leurs tentatives inopérantes.
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