« Bientôt, cette route mènera à une prison. »
Les prisons sont des lieux immondes. On y croupit des jours durant dans l’attente d’une libération ou d’une évasion. On y perd la santé, on y est déshumanisé, on y est tenu loin de nos proches, on y est rendu impuissant-e au nom d’une justice qui s’illustre chaque jour un peu plus comme l’outil de la bourgeoisie. Ces institutions sont le parangon de nos sociétés basées sur la ségrégation et le contrôle disciplinaire des corps au profit de la minorité possédant les moyens de production.
La sociologie nous explique depuis longue date qu’il « existe une corrélation étroite et positive entre la détérioration du marché du travail et la montée des effectifs emprisonnés- alors qu’il n’existe aucun lien avéré entre taux de criminalité et taux d’incarcération ».(L. Wacquant, Les prisons de la misère, 1999). Ce pré-requis posé, il n’est pas surprenant que les prisons ne cessent de se remplir tandis que les conditions de notre exploitation se durcissent d’année en année. Cet état de fait appelle la solidarité de toute la classe laborieuse à l’égard des personnes enfermées. Si l’enfermement massif touche principalement les personnes précaires et racisées, c’est que les institutions pénales ne sont pas juste classistes, mais aussi racistes. Parmi les avatars de ces institutions répressives qui précipitent toutes les oppressions en leur sein, les CRA sont certainement les spécimens les plus édifiants. Les CRA sont un exemple probant du tournant fasciste de l’union européenne jouant sur la confusion entre décision administrative et pénale. En enfermant des individus sous un motif administratif, ils ouvrent la voie à la généralisation de cette pratique de criminalisation de la population ; aujourd’hui les personnes étrangères, demain les autres !
La droite et l’extrême droite utilisent l’immigration afin de réactiver le pacte raciale et faire basculer les classes populaires blanches dans leur giron. La loi Asile immigration, dans la continuité des lois précédentes régissant le séjour des étranger-ères en France, contribue à la précarisation de l’ensemble de la classe ouvrière en forçant les personnes étrangères à se tourner vers des emplois illégaux/non déclarés, abaissant ainsi le coût du travail. Ces politiques racistes empêchent l’accès aux droits fondamentaux des personnes exilées et cherchent à les déshumaniser. Ne soyons pas dupe de ces manœuvres qui visent à nous diviser.
« Le bioparc de mérignac sera bétonné à partir de l’automne 2024 pour la construction d’un CRA »
Cela fait 2 ans déjà que l’ex président de la métropole M.Anziani a cédé le terrain du bioparc de mérignac pour la construction du nouveau CRA bordelais. Plus de 2 ans que nous sommes de nombreux-ses citoyen-nes à nous révolter et alerter contre ce projet inhumain visant à enfermer et ainsi à violenter psychologiquement et physiquement des personnes avant de les déporter. Tout cela sous prétexte que ces personnes n’ont pas les « bons » papiers.
« Ici, 140 hommes et femmes vont être enfermé-es dans des conditions atroces sous prétexte de ne pas avoir les bons papiers »
Nous le répétons et le répéterons encore et encore : « Pas de CRA, ni ici, ni ailleurs ».
Ces infrastructures ultra répressives qui se multiplient partout en europe et à ses frontières sont bien entendu opposées à la libre circulation des personnes, aux droits humains de manière générale et constituent une manifestation de plus du racisme systémique occidental et du régime idéologique fasciste de la suprématie blanche.
« Les conditions dans les CRA sont inhumaines : enfermement, racisme, accès aux soins limités, violences policières, promiscuité, médicaments dans la nourriture, mise à l’isolement »
L’heure est grave. La loi Asile Immigration ultra raciste et répressive de Darmanin fait rage depuis plusieurs mois. Le fascisme est omniprésent et ne cache plus son nom, celleux qui en doutaient encore s’en sont peut-être rendu compte au vu des récentes élections. Il est temps plus que jamais de s’organiser pour lutter contre cette vague brune et la réduire à sa plus minime expression.
Localement, les travaux du nouveau CRA dont l’appel d’offre a été remporté par Bouygues sont prévus à l’automne 2024. Dans 2 mois. Nous n’avons plus le temps pour les discours bien-pensants de ladite gauche. Nous exigeons des mesures concrètes :
-le retrait de la loi Asile Immigration,
-la fin des CRA,
-la régularisation de toutes les personnes sans papier-es
Partout où il y a des projets de CRA, nous appelons à la mobilisation populaire contre ces dispositifs inhumains et violents. Signez la pétition crée par le collectif anticra. Boycottez Bouygues et les autres entreprises répondant aux appels d’offres et harcelez leurs filières et les élu-es localaux. Rejoignez les assos et réseaux d’entraide pour les personnes sans papier-es et les mobilisations de lutte anticra.
« Pétition contre le CRA de mérignac »
https://www.change.org/p/non-à-l-enfermement-des-migrants-à-mérignac-et-ailleurs
En déposant des pancartes le long de la piste cyclable au milieu du mois de juillet, nous poursuivons l’information des citoyen-es et entendons lutter contre la silenciation et l’invisibilisation du sujet des CRA, à vous citoyen-nes, médias, élu-es de choisir votre coté de l’histoire.
EMPÊCHONS LA CONSTRUCTION DES CRA PAR TOUS LES MOYENS !
Les mulots anticarcéraux