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Communiqué de presse : « Première » réussie pour le collectif réolais LGV Desrailha


Ce vendredi 16 février à La Réole, le nouveau collectif LGV Desrailha a marqué sa première apparition publique contre le projet de LGV du Sud-Ouest en rassemblant plus de 300 personnes dans un élan festif et militant.

Après un rassemblement à la gare avec prises de paroles, un convoi piéton a traversé la ville au rythme des tambours pour inviter les habitants à la réunion d’information réalisée à plusieurs voix avec 10 intervenants, et autant d’enjeux du Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO) explicités. La soirée s’est terminée en fanfare avec 30 musiciens point levé devant une salle comble et convaincue de l’aberration de ce projet.

L’événement a commencé par un rassemblement à la gare avec des animations et performances artistiques du Collectif Tribal Poursuite (danse et percussions), des stands d’informations et des prises de parole de divers collectifs (LGV-NiNa, Alternative LGV Bordeaux Sud, LGV Desrailha, LGVEA, collectif contre l’agrivoltaïsme de St Sève...), élus (Stéphane Denoyelle, maire de Saint-Pierre-d’Aurillac et chargé des mobilités à la CdC et Jean-Luc Gleyze, président du Département de la Gironde) et cheminots (Germain Suys, cadre retraité de la SNCF, membre de l’asso Trans’Cub et Lionnel Delaveau, Sud-Rail).

Les manifestants se sont ensuite dirigés vers la salle pour la réunion via un grand convoi piéton et musical à travers le centre ville de La Réole. Arrivée du cortège tambours battants et fumigènes pour la photo de groupe avec les élus devant la salle. A suivi la réunion publique à la salle de l’Amicale Laïque, 10 intervenants, au moins 250 personnes dans le public.

Léonie Rey a introduit la séance en présentant le nouveau Collectif LGV Desrailha, puis le collectif Bordeaux se Soulève a présenté les grandes lignes du GPSO (le Grand Projet du Sud-Ouest). Chaque intervenant a ensuite exposé un enjeu clé du projet : Bruno Marty, maire de La Réole, a abordé la question des mobilités et des trains du quotidien, puis trois intervenants ont dénoncé l’accaparement des terres que suppose ce projet.

Les Garonnais Liquidés se battent ainsi depuis des années pour protéger les terres de Bourdelles et Mongauzy contre l’ouverture de carrières Lafarge, dont les grands projets sont le principal débouché, ce que Michel Feyrit du Groupe Aquitain de Recherche en Economie Prospective (GAREP) a pu expliciter en référence aux volumes de matériaux en jeu, qui induit un conflit d’usage des sols. Antoine Messéan, pour Terre de Liens, a ensuite montré les liens entre ce projet de LGV et la destruction de terres agricoles. Poursuivant sur la question de l’environnement, Philippe Barbedienne (président de la Sepanso) a illustré la vaste question des dégâts de ce projet sur les milieux naturels.

Enfin Pauline Dupouy (collectif LGV NiNa) a présenté la pétition à l’Europe, une démarche déterminante en 2024 pour porter la voie des citoyens auprès de la Commission Européenne, prise à partie par les promoteurs du projet pour financer ce projet, dont il manque une bonne partie des fonds. C’est d’ailleurs ce qu’a parfaitement démontré Patrick Vaccari du collectif TGV en Albret en vulgarisant pour conclure les points techniques du plan de financement dont celui des taxes qui indignent une part croissante de la population.

Richard Lavin (collectif LGV NINA) a clôturé cette séquence en rappelant l’inutilité du projet dénoncée par l’enquête public et les collèges d’experts, ainsi que la détermination solidaire de l’ensemble des collectifs réunis sous la bannière « LGV NON MERCI » (et le site internet associé lgvnonmerci.fr). L’opposition au projet est globale – collectifs et élus travaillent main dans la main – « [ÇA] NE PASSERA PAS ».

Un temps de questions et d’échanges a suivi les interventions, ce qui a permis l’apport de compléments par les élus membres du collectif d’élus du Sud Gironde opposés au GPSO extrêmement mobilisés sur le sujet (notamment Jacqueline Lartigue, maire de Bernos-Beaulac, Christian Tamarelle, maire de Saint-Médard-d’Eyrans et Isabelle Dexpert, maire de Bazas). Deux fanfares de 15 musiciens chacun, Les Sous-Fifres de St-Pierre et La Collectore, ont suivi la réunion : une vague d’énergie très appréciée après un après-midi fortement mobilisateur !

Le collectif LGV Desrailha remercie l’assemblée d’être venue si nombreuse : citoyens, élus et collectifs, c’est une première victoire !

Il remercie également les associations et partenaires locaux pour leur soutien technique et matériel, ainsi que tous les artistes venus gracieusement enrichir cette journée, pour la cause.

• Associations : La Petite Populaire, Les Piments Masqués, le Rex
• Partenaires : Le Burger du Coin, Bière Loco Loca brassée spécialement contre la LGV par trois microbrasseries locales - Moustous, Gabourde, Houn – Domaine de Glayroux, Rêvinlution, Eric Lurine
• Artistes : Collectif Tribal Poursuite – Jean-Michel Achiary, Pierre Thibaud, Fanny Milant – Les Sous-Fifres de St-Pierre, La Collectore

Contact et lien : collectif.lgv.desrailha@proton.m // www.lgvnonmerci.fr

En complément de ce communiqué presse, nous joignons un appel à mobilisation ci-après.

Pas besoin d’être sur le tracé pour être impactés !

Le Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest est complexe et ses enjeux doivent être détaillés : le fait de payer une taxe pour financer ce projet estimé à 14 milliards, un budget susceptible de doubler après prise en compte des aléas techniques et financiers dont ce projet ne sera pas exempt ; son besoin colossal en matériaux qui implique l’ouverture et l’extension de nouvelles carrières défigurant le territoire ; ou encore le déclassement des lignes existantes et l’impact sur les trains du quotidien de cette captation de l’investissement public, les petites lignes souffrant depuis des décennies de sous-investissement.

Si des collectifs d’usagers se battent pour réhabiliter ces lignes, c’est aussi la volonté des opposants à la LGV qui proposent des alternatives plus respectueuses de l’environnement. Ce projet est en effet un désastre puisqu’il détruirait 5000 ha de terres, dont des zones humides, en dépit de la délimitation des milieux protégés tels que les zones Natura 2000 situées sur le tracé et qui ne seront pas épargnées malgré l’instauration des lois de protection de la biodiversité.

Cet enjeu est lui-même lié aux impacts climatiques (perte de précieux puits de carbone), amplifiés par l’émission de CO2 lors des 10 ans de chantier prévus et par la consommation énergétique des TGV durant leur d’exploitation (un train roulant à 320 km/h consommant jusqu’à 4 fois plus qu’un train à 160 km/h). De quoi souligner le lien entre ces trains ultra-consommateurs (par rapport aux trains classiques TER) et les projets de lignes à très haute tension (THT) ou les champs de panneaux photovoltaïques qui fleurissent partout en ce moment dans le Sud-Ouest. Les nuisances des travaux et le vacarme des TGV n’est malheureusement que la cerise sur le gâteau.

De plus en plus de personnes prennent conscience des aberrations de ce projet réactivé par le gouvernement, alors que le président Macron avait lui-même déclaré lors de l’inauguration de la LGV Ouest le 1er juillet 2017 : «  …le combat que je souhaite engager pour les années à venir, c’est celui des transports du quotidien, c’est celui de l’ensemble des mobilités prioritaires à mes yeux. En quelque sorte, en venant inaugurer ce grand projet ce soir et ceux de la journée, je suis en train de vous dire : le rêve des cinq prochaines années ne doit pas être un nouveau grand projet comme celui-là…  ».

Un réseau territorial de collectifs se développe et c’est au sein de ce réseau que vient s’inscrire notre nouveau collectif, LGV Desrailha. Né il y a quelques mois à l’initiative de plusieurs habitants de Pondaurat et Puybarban, de tous horizons, qui n’étaient pas spécialement militants initialement, ce collectif fait le constat du manque d’information des habitants sur ce projet. N’étant pas sur le tracé, la population se sent peu concernée, mais le collectif fait retentir les multiples impacts de ce projet sur le territoire, comme avec la taxe (TSE) qui pèse déjà localement, tout en faisant le lien avec les autres collectifs de Gironde et du Lot-et-Garonne.

Le message ? « Comme l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, ce projet n’est pas une fatalité ! ». C’est grâce à l’union des populations pour protéger leur territoire de multiples façons que ce projet ne verra pas le jour. Ainsi, quel que soit votre niveau d’engagement et votre temps disponible, toutes les aides sont les bienvenues :

• Vous pouvez déjà vous informer sur le site de LGV NON MERCI qui regroupe toutes les infos, vous inscrire à une liste de diffusion et en parler autour de vous ;
• Vous pouvez signez les pétitions (oui c’est utile !) :
• Vous pouvez rejoindre le collectif ou apporter votre soutien ponctuel sur nos actions (cuisine, distribution de tracts, affichages et graphisme, …) : les besoins sont nombreux, n’hésitez pas à venir en discuter ou à nous écrire. ;
Les dons sont utiles également pour financer les impressions, les avocats (nous avons grand besoin d’aides juridiques 

Contact : collectif.lgv.desrailha@proton.me // Groupe Facebook « NON LGV 33 » // Site internet www.lgvnonmerci.fr

Jean-Luc Gleyze, président du département de la Gironde, s’est exprimé contre le GPSO (Grand Projet du Sud-Ouest). ©Gérard Blot

Rassemblement à la gare de La Réole contre le projet de LGV du Sud-Ouest et pour la rénovation des trains du quotidien. ©Gérard Blot

Une centaine de personnes a défilé dans les rues de La Réole contre le projet de LGV. ©Gérard Blot

Salle comble devant les 10 interventions de différents collectifs et élus exposant les dangers des LGV du Sud-Ouest. ©Claudio Rey

Concerts de soutien : ici La Collectore, points levés contre la LGV, pour clôturer cette soirée fortement mobilisatrice. ©Claudio Rey

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